Cet ouvrage est le résultat d’une étude menée
pendant quatre ans sur les échanges entre médecins et malades et sur la nature
des informations transmises à l’intérieur de la relation médicale. Il résulte
d’une observation et d’une fréquentation de malades et de médecins dans le
cadre de la médecine hospitalière, dans le contexte du cancer et d’autres
pathologies.
Il met en évidence non seulement des pratiques de
rétention de l’information et de soustraction de la vérité, mais aussi, par
delà ce qu’il est convenu d’appeler le «mensonge par omission», l’existence de
véritables pratiques mensongères de la part des médecins comme des malades. Une
analyse de leurs mécanismes et des malentendus qui caractérisent un grand
nombre d’échanges en est proposée. Elle renouvelle l’approche de la
problématique du mensonge en adoptant une perspective résolument
anthropologique, attentive aux conditions et aux modalités sociales de son
accomplissement. L’auteur y examine les frontières entre ce que l’on dit et ce
que l’on ne dit pas, et entre ceux à qui on donne l’information et ceux à qui
l’on ment, mettant en lumière un domaine encore peu exploré.